Est-ce que les vampires peuvent tomber malade ?

Le 28 Mars 2019

Est-ce que les vampires peuvent tomber malade ?

  • Pour tous ceux qui n’ont pas pu être présents au théâtre de l’Odéon le 23 mars 2019, Yan Marchand a résumé quelques unes des réflexions des enfants qui vous aideront à déterminer si les vampires peuvent être malades. 
 
« Est-ce que les vampires peuvent tomber malade ?  »
 
 
« Les vampires !
Ils sont immortels, les petits chanceux.
Cela veut dire que leur corps ne peut pas mourir.
Donc rien ne peut les atteindre.
Et si rien ne peut les tuer, la maladie ne les concerne pas.
Ni les blessures, ni la fatigue, ni la vieillesse.
Leur corps n’est pas fragile.
 
Et moi, suis-je immortel ?
Non, car les autres meurent. Alors je vais mourir aussi.
Mais je ne suis pas les autres !
Cela se trouve, je suis comme un vampire qui peut se promener le jour à l’Odéon.
A moi la vie pour toujours !
 
Pas de trace de morsure...
Mais surtout, je sais que mon corps est mortel, car j’ai déjà été malade.
C’est donc que je suis fragile.
Et surtout, je grandis.
Si je grandis, cela veut dire qu’à un moment, je vais vieillir et mourir.
 
Un enfant vampire ne tombe pas malade, mais il ne peut pas grandir puisqu'il ne peut pas vieillir.
Mieux vaut attendre un peu avant de se laisser mordre. Pas envie de rester dans un corps d’enfant.
C’est trop dur d’attraper ce qui est en haut des étagères.
 
Pas besoin d’être très malade pour sentir que l’on est fragile.
Si je réfléchis bien à mon corps, je ne peux pas dire que je vais totalement bien.
Il y a toujours quelque chose qui coince, gratte, pique et frotte.
 
Cela se trouve on est tout le temps malade, mais on ne s’en rend pas compte.
La santé, c’est quand on ne se pose pas la question de la santé.
La maladie c’est quand on se met à comparer. On se dit : ce n’est pas comme d’habitude.
J’ai mal.
Une douleur est inhabituelle.
 
Le mal c’est ressentir une douleur à laquelle on ne s’habitue pas.
La douleur c’est comme un message : cela me dit que le corps ne va pas bien.
C’est très désagréable.
Alors la maladie est un moment de ma vie que je n’aime pas.
La preuve, je veux que cela s’arrête.
La maladie n’a pas ma préférence.
 
A cause de la douleur, je plonge petit à petit dans l’ennui.
Je suis concentré sur la douleur et je n’arrive pas à me concentrer sur une autre activité.
Je n’arrive pas à jouer, à lire, à sortir avec les copains, à aller à l’école.
Tout ce qui me plaît devient impossible.
Alors j’attends. J’attends que cela se termine.
C’est comme dans une salle d’attente. Au bout d’un moment, je ne sais plus quoi faire. Et rien ne vient.
Je m’ennuie : cela veut dire que je reste coincé dans l’attente d’un futur qui ne vient pas.
Alors je regarde l’heure et, chose incroyable, les minutes deviennent encore plus longues.
 
A l’inverse si je fais quelque chose qui me plaît, une chose agréable, je suis tellement concentré sur la
chose que les minutes deviennent très courtes.
 
Si je me concentre sur moi, cela ne passe plus.
Si je me concentre sur une chose, le temps passe vite.
 
Il faudrait arrêter de regarder le temps qui passe !
Mais je n’y parviens pas.
Pourquoi je n’arrive pas à penser à autre chose quand je suis malade ?
Car j'attends le moment où je pourrais enfin vraiment vivre.
 
Vivre, cela veut dire : faire des actions.
Agir c’est faire du nouveau. Nouveaux jeux, nouveaux copains, nouveau lieux.
C’est cela qui est agréable.
Alors j'attends.
Parfois j'ai peur que la santé ne revienne jamais. C'est la mort qui m'effraye.
 
Le malade regarde un temps qui ne passe plus.
 
J'ai trop envie d'être un vampire !
Le vampire ne grandit plus, ne vieillit pas, il ne tombe pas malade, il ne se fatigue pas, il ne s’endort pas.
Chouette !
 
Seulement, à force, il n’y a plus de nouveauté pour lui.
Toutes ses journées finissent par se ressembler.
Il fait une infinité de choses mais une infinité de fois.
Il connaît tous ses copains vampire par coeur et il a visité un milliard de fois chaque endroit de l’univers.
Il est comme le malade : incapable de vivre de nouvelles choses.
Il s’ennuie.
 
Certes, personne n’aime être malade, vieillir, et mourir.
Mais de là à vouloir être un vampire !
Sans cette fragilité la vie serait bien longue.
Les bons moments de la vie, comme les mauvais, ne seraient plus aussi rares.
Et la vie serait d'un ennui, mortel. »
 

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