Les petits Platons ont pris le train pour Francfort, où se tient chaque année la Buchmesse, plus grande foire du monde dans le domaine des livres : elle rassemble environ 300 000 visiteurs ! À l’instar des 7000 exposants venus des quatre coins de la terre, nos philosophes en folie se sont efforcés de faire bonne figure...
Le stand des Petits Platons
Tandis que le Professeur Kant, Leibniz et Karl Marx, conformes à leur concept, partaient à l’assaut des vendeurs de saucisses et refaisaient le monde en étanchant moult fûts de bière, Lao-Tseu, chevauchant son dragon globe-trotter, parcourut la foire de long en large en ameutant ses compatriotes asiatiques : Chinois, Japonais et Coréens accoururent alors en masse au stand des petits Platons, et s’enthousiasmèrent pour la collection.
Que diriez-vous d'une "Wurstpause" (pause saucisse) ?
Tombant en arrêt devant une bande d’enfants vautrés sur des coussins et plongés dans des jeux étranges, saint Augustin eut le coeur bien en peine : les enfants d’aujourd’hui n’aimaient-ils donc plus lire des histoires ? Le théologien d’Hippone recouvrit cependant la joie, lorsqu'au cours de ses pérégrinations, il retrouva le brûlant soleil d’Orient et se lia d’amitié avec les jeunes enfants de la famille royale d’Arabie Saoudite : leur généreuse mère, sûre de leur talent, les avait poussés à écrire des histoires ; à présent, elle voulait faire éditer et traduire ces petits livres dans le monde entier !
A la foire du livre, les mordus de jeux-vidéos ont aussi trouvé leur bonheur...
De son côté Monsieur Descartes, qui n’avait pas le talent d’orateur ni le charme de son saint camarade, réussit à faire fuir une éditrice islandaise à force de grimaces et de réflexions métaphysiques ; pour se consoler, il s’offrit un bretzel au fromage fondu, dont il étudia la consistance, dure et molle à la fois, avec grand intérêt.
Les grimaces de Monsieur Descartes
Paul Ricoeur, ancien professeur de lycée, rencontra en chemin quelques collègues qui avaient emmené leurs élèves à la Foire ; il évoqua avec eux le bon souvenir qu’il gardait de ses sorties de classe, et leur promit de venir bientôt leur rendre visite avec sa chouette. Pendant ce temps, accoudé à la buvette devant un grand verre de cigüe, Socrate philosophait avec des éditeurs savants sur la mort du livre qui, selon eux, approchait à grands pas : "Ah, to apeiron, ce funeste indéterminé, ma bonne dame..."
Les philosophes ont débarqué en force !
Au terme de trois jours d’inlassables conquêtes et de négociations serrées, dont bientôt nous annoncerons les fruits, Les petits Platons rentrèrent tout joyeux à Paris, la tête pleine d’images et de couleurs lointaines, et le ventre ballonné, mais rempli.
Adieu saucisses !
Gastronomie germaniques...